Le Culte de Shadaliel
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la Chambre Kohrienne de la Déesse
 
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 Festival Elfique [Texte de Lyredhel]

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Elroniel
Grande Dévoyée devant l'Eternelle
Elroniel


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Festival Elfique [Texte de Lyredhel] Empty
MessageSujet: Festival Elfique [Texte de Lyredhel]   Festival Elfique [Texte de Lyredhel] EmptyMer 12 Avr à 14:05

L'ingenue atan et le quende banni


IL etait une fois un ner qui s’etait installe dans une nation atan. Nul ne savait la raison de sa venue mais tous le trouvaient fort agreable et courtois. Il organisait receptions sur receptions dans ses belles maisons et a la ville et a la campagne ; et entra rapidement dans les graces de toute la region et de son seigneur.
Malgre tout le ner se trouvait fort seul. Sa belle reputation ne lui apportait nulle complicite. Par malheur il avait au visage une vilaine cicatrine ; cela le rendait si laid et si horrible, qu'il n'etait femme ni fille qui ne s'enfuit devant lui. Meme les hommes les plus hardis baissaient les yeux a sa rencontre.

Une de ses voisines, dame de qualite, avait deux filles parfaitement belles. Ner lui en demanda une en mariage, en lui laissant le choix de celle qu'elle voudrait lui donner. Elles n'en voulaient point toutes les deux, et se renvoyaient l'une a l'autre, ne pouvant se resoudre a prendre pour epoux un tel personnage.
Pour faire connaissance, il les mena avec leur mere et trois ou quatre de leurs meilleures amies, et quelques jeunes gens du voisinage, a une de ses maisons de campagne, ou on demeura huit jours entiers. Ce n'etait que Promenades, que parties de chasse et de peche, que danses, que festins, et collations : on ne dormait point, on passait toute la nuit a se faire des malices les uns aux autres : enfin tout alla si bien, que la cadette commenca a trouver que le maitre du logis n'avait plus de cicatrice et que c'etait un personnage a fort belle ame.

Des que l'on fut de retour a la ville, le mariage se conclut. Au bout d'un mois, Ner dit a sa femme qu'il etait oblige de faire un voyage, de six semaines au moins, pour une affaire de consequence, qu'il la priait de se bien divertir pendant son absence ; qu'elle fit venir ses bonnes amies, qu'elle les menat a la campagne si elle voulait, et que partout elle fit bonne chere. Voila, lui-dit-il, les clefs de deux grands gardes meubles. Voila celles de la vaisselle d'or et d'argent qui ne sert pas tous les jours. Voila celle de mes coffres-forts, ou est mon or et mon argent ; celle des cassettes ou sont mes pierreries ; et voila le passe-partout de tous les appartements. Pour cette petite clef, c'est celle du cabinet au bout de la grande galerie de l'appartement bas. Ouvrez tout, allez partout ; mais pour ce petit Cabinet, je vous defends d'y entrer, et je vous le defends de telle sorte, que s'il vous arrive de l'ouvrir, il n'est rien que vous ne deviez attendre de ma colere. Elle promit d'observer exactement tout ce qui venait d'etre ordonne, et lui, apres l'avoir embrassee, monta dans son carrosse et partit pour son voyage.
Les voisins et les bonnes amies n'attendirent pas qu'on les envoyat querir, pour aller chez la jeune mariee, tant elles avaient d'impatience de voir toutes les richesses de sa maison, n'ayant ose y venir pendant que le mari y etait, a cause de sa cicatrice qui leur faisait peur. Les voila soudain a courir toutes les chambres, les cabinets, les garde-robes, toutes plus belles et plus riches les unes que les autres. Elles monterent ensuite au garde-meuble, ou elles ne pouvaient assez admirer le nombre et la beaute des tapisseries et des lits, des sofas, des cabinets, des gueridons, des tables, et des miroirs ou l'on se voyait des pieds a la tete, et dont les bordures, les unes de glaces, les autres d'argent et de vermeil dore, etaient les plus belles et les plus magnifiques qu'on eût jamais vues. Elles ne cessaient d'exagerer et d'envier le bonheur de leur amie, qui cependant ne se divertissait point a voir toutes ces richesses, a cause de l'impatience qu'elle avait d'aller ouvrir le cabinet de l'appartement bas. Elle fut si pressee de sa curiosite, que sans considerer qu'il etait malhonnete de laisser sa compagnie, elle y descendit par un escalier derobe, et avec une telle precipitation qu'elle pensa se rompre le col deux ou trois fois. Arrivee a la porte du cabinet, elle s'y arreta quelques moments, songeant a la defense que son mari lui avait faite, et considerant qu'il pourrait lui arriver malheur d'avoir ete desobeissante, mais la tentation etait si forte qu'elle ne pu la surmonter.

Elle prend donc la petite clef, et ouvre en tremblant la porte du cabinet. D'abord elle ne vit rien, parce que les fenetres etaient fermees. Apres quelques instants, elle commenca a voir sur le mur droit des etageres remplies de manuscrits, pelicans, pinces, tisonniers, marteaux, soufflets, recipients de toutes sortes... Face a elle tronait un creuset en forme de fleche surmonte d’un cadran solaire. Alors que son regard etonne se tournait vers la gauche elle constata avec effroi que le plancher etait tout couvert de sang caille, qui reflechissait les corps de plusieurs femmes mortes, et attachees le long des murs. Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet qu'elle venait de retirer de la serrure, lui tomba de la main : apres avoir un peu repris ses esprits, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta a sa chambre pour se remettre un peu, mais elle n'en pu venir a bout, tant elle etait emue. Ayant remarque que la clef du cabinet etait tachee de sang, elle l'essuya deux ou trois fois ; mais le sang ne s'en allait point, elle eut beau la laver et meme la frotter avec du gres, il y demeurait toujours du sang, car la clef etait enchantee ; il n'y avait pas moyen de la nettoyer : quand on otait le sang d'un cote, il revenait de l'autre.

Ner revint de son voyage des le soir meme : il dit qu'il avait recu des lettres dans le chemin, qui lui avaient appris que l'affaire pour laquelle il etait parti, venait d'etre terminee a son avantage. Sa femme fit ce qu'elle pu pour lui temoigner qu'elle etait ravie de son prompt retour. Le lendemain, il lui demanda les clefs, et elle les lui donna, mais d'une main si tremblante, qu'il devina sans peine ce qui s'etait passe.
D'ou vient, lui dit-il, que la clef du cabinet n'est point avec les autres ? --- Il faut, dit-elle, que je l'aie laissee la haut sur ma table. - Ne manquez pas, dit Ner, de la donner tantot. Apres plusieurs remises, il fallut apporter la clef. Ner l'ayant consideree dit a sa Femme : Pourquoi y a-t-il du sang sur cette clef ?--- Je n'en sais rien- repondit la pauvre femme, plus pale que la mort. --- Vous n'en savez rien, reprit Ner ? Je le sais bien, moi : vous avez voulu entrer dans le cabinet : he bien, Madame, vous y entrerez, et irez prendre votre place aupres des dames que vous y avez vues… Elle se jeta aux pieds de son mari en pleurant, et en lui demandant pardon avec toutes les marques d'un vrai repentir de n'avoir pas ete obeissante. Elle aurait attendri un tigre, belle affligee comme elle etait, mais la Ner avait le coeur plus dur qu'un rocher ; Il faut mourir, Madame, et tout a l'heure. --- Puisqu'il faut mourir, repondit elle en le regardant les yeux baignes de larmes, donnez-moi un peu de temps pour prier mon dieu.--- Je vous donne un demi-quart d'heure, reprit la Ner, pas un moment davantage.

Le temps s’ecoula. Et Ner se mit a crier si fort que toute la maison en trembla. La pauvre femme descendit, et se jeta a ses pieds toute eploree et echevelee. Cela ne sert de rien, dit-il, il faut mourir ! Puis la prenant d'une main par les cheveux, et de l'autre levant le coutelas en l'air, il allait lui abattre la tete. La pauvre femme se tournant vers lui, et le regardant avec des yeux mourants, le pria de lui donner un petit moment pour se reconcilier. Non, non, dit-il : recommande toi a ta futile divinite. Et il abattit son bras…

MORALITÉ

La curiosite malgre tous ses attraits
Coûte souvent bien des regrets,
On en voit tous les jours paraitre
C'est, un plaisir bien leger,
Des qu'on le perd, il cesse d'etre,
Et toujours il coûte trop cher."
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